Trente ans ont passé depuis la prise de pouvoir de Harusada, et c’est aujourd’hui à son fils de prendre en main les rênes du pays, avec à sa droite l’éminence Urakami Masamori, et à sa gauche, le puissant Okura Tadasuke. La ville, quand à elle, ne cesse de se développer et de croître, et son luxe n’aura bientôt plus rien à envier de Kyôto, l’ancienne capitale, ou vit toujours l’empereur coupé du pouvoir. L’activité effrénée de la ville attire même de plus en plus de Yokai, et les incidents surnaturels, auparavant plus isolés, se font de plus en plus fréquents.

Grâce au principe du séjour alterné, chaque Daimyô, des cinq clans principaux, mais aussi des plus petits clans au sein de chaque, doit séjourner un an sur deux à la capitale, et lorsqu’il revient sur ses terres personnelles, il doit laisser femmes et enfants. Cela permet au Shôgun de garder un œil sur chacun de ses vassaux et de leur rappeler leurs allégeances, mais aussi d’avoir un moyen de pression en cas de révoltes.

Et pourtant la révolte gronde. Le Daimyô de Shiba, a été démis de ses fonctions pour être remplacé par le second homme fort du clan, le chef de l’Obaku connu sous le nom de Hizenbô Celui-ci s’est fortement rapproché de la mère du Shogun actuel, et semble bien plus intéressé à courtiser ses faveurs qu’à administrer son clan, qui ne cesse de sombrer plus profondément dans la misère. Le peuple, survolté, a mis le territoire à sac, et lorgne maintenant sur le reste du pays et sur la capitale, pris des même ambitions conquérantes que Hidekane, en dépit des élites guerrières dépêchées d’Okura tentant de rétablir l’ordre et de protéger la capitale.

Les Urakami eux ont un autre chat à fouetter. Le nouveau Shogun en effet a rompu les fiançailles convenues avec la belle princesse Urakami O-Gin (ce qui leur aurait donné une confortable assise au pouvoir), pour s’enticher de la basse Ayakazu, une simple courtisane de Seno, un clan qui a récemment développé des mœurs tout à fait honteuses et dangereuses. En effet, celui-ci permet désormais aux femmes d’accéder à des positions de pouvoir et de donner leur avis en politique, ce qui est d’autant plus grave pour une prétendante du général en chef du pays.

Mais ce que le reste de la cour ignore, et à l’insu de Hizenbô lui-même, c’est que Seno tire également les ficelles derrière la révolte populaire de Shiba, car il se refuse désormais à se laisser encore une fois intimider par les autres puissances voisines, et ne reculera devant rien pour protéger son indépendance et prendre de l’importance.

Entre jeux de clans au sommet, manifestations surnaturelles et troubles à l’ordre social dans les classes populaires, la vie à Edo promet bien des rebondissements…